J’ai besoin de créer, de partager. L’écriture est un dialogue avec soi-même et avec les autres. Les histoires sont un fabuleux moyen de faire vivre ce que l’on observe ou ce que l’on absorbe dans le quotidien. Cette passion s’est imposée à moi. Et puis, cette activité m’ancre dans le présent. Je me sens exactement là où je dois être.
J’écrivais un peu, dans des tribunes, pour moi. J’ai réellement décidé de me lancer dans l’écriture de livres au cours de l’année 2019 lors d’un tournant dans un ma vie. Depuis, l’écriture est devenue une nourriture dont je ne peux me passer.
Généralement il y a des thèmes qui m’intéressent ou me préoccupent, pour lesquels je cherche des réponses. Je commence à faire des recherches et à interviewer des experts des domaines concernés. Par exemple, pour l’écriture d’Inversion, je me suis tourné vers des scientifiques dans les domaines de de la cybersécurité et du dérèglement climatique. Ensuite, j’approfondis les sujets et je note ce qui m’inspire, m’interroge, me révolte, m’enthousiasme. A partir de cette matière, j’écris quelques idées de scénario que je triture et décortique. Je marche tous les jours, ça m’aide beaucoup. Lorsque j’obtiens une intention satisfaisante, je l’explore plus dans le détail en griffonnant des bribes de récits et de personnalité de personnages. Puis des images me viennent à l’esprit, comme un film qui défilerait sur un écran. Et, si au bout de quelques semaines l’idée me plaît toujours, je l’adopte et je me mets au travail.
Certains passages peuvent s’en inspirer, naturellement, comme dans Les licornes aussi renaissent de leurs cendres… dont l’histoire s’appuie sur mon expérience d’entrepreneur. Cela étant, mes livres ne relatent pas des évènements de ma vie. Je préfère imaginer des histoires de toute pièce ou à partir des réalités multiples que j’observe au sein de nos sociétés.
Comme je le disais, l’histoire vient à moi, et ensuite je choisis le genre qui me semble le plus pertinent. Je souhaite conserver une grande liberté dans mon travail. L’écriture est une expression de la liberté alors pourquoi s’enfermer ?
Être au plus juste est au centre de mes préoccupations. Se fier à sa seule interprétation de la réalité relèverait d’une forme de trahison vis-à-vis du lecteur. J’ai besoin de découvrir en profondeur, d’apprendre et de comprendre les sujets dont je parle. Bien sûr, je m’appuie aussi sur une base de connaissances acquise au fil des années. Par exemple, j’ai eu la chance de voyager sur l’ensemble des continents, à pied ou en transport collectif, au contact des populations ou dans le cadre d’activités professionnelles. Ces pérégrinations m’ont permis de côtoyer des univers très riches humainement et de vivre des expériences extraordinaires. J’ai toujours voulu explorer des mondes différents, ce qui m’a amené aussi à exercer de nombreux métiers qui furent de véritables laboratoires et constituent une matière dans laquelle je puise continuellement. Depuis que j’écris, je continue d’explorer aussi qualitativement que je le peux en me déplaçant, en allant au contact, même si j’ai fortement réduit mes voyages pour atténuer mon impact carbone, soit en réalisant des interviews de chercheurs ou des personnes dont l’expérience m’enrichit.
La culture scientifique me permet d’aborder des champs de connaissance très diversifié. Par ailleurs, mes différentes expériences professionnelles, occupé à graviter dans des univers industriels, technologiques, politiques et internationaux, parfois hostiles et conflictuels, m’ont énormément appris sur l’individu et sur les maux de nos sociétés.
Mes grands-parents et mes oncles étaient paysans et m’ont fait découvrir la terre et l’élevage. Le respect du travail aussi. Même si mes études ont participé à modeler celui que je suis devenu, cette expérience des métiers manuels m’a déterminée. Je me suis toujours identifié à ceux avec lesquels je travaillais. Alors, depuis, je n’oublie jamais que tout ce que nous achetons au quotidien pour nous nourrir, nous déplacer ou nous divertir est encore le produit de nos mains. Et, j’aime la simplicité et l’authenticité qui existent souvent dans les métiers manuels, proches de la production, loin des guerres d’égos ou de manipulations qui peuvent parfois asphyxier certains secteurs. J’ai conservé de cette période le goût et la curiosité d’explorer différents métiers pour être plus proche du faire que du faire faire.
J’habite dans le Luberon, près d’Aix-en-Provence. Je travaille de chez moi car j’ai besoin de voir ma partenaire de vie, nos deux enfants et de rester proche de la nature qui me régénère. Bien entendu, l’énergie de la ville m’est indispensable aussi, mais j’ai besoin de m’en extraire pour rester ancré et connecté. Alors, je vais dans les collines avec Lilou, notre chienne, et je contemple la beauté des paysages. Je garde ainsi le contact avec la nature, notre point de départ et notre point d’arrivée.
C’est un moyen supplémentaire de partager le fruit de mon travail avec mes lecteurs. J’aime l’exercice de l’interview. J’aime apprendre des autres et penser contre moi-même. J’aime partager le fruit de mes réflexions, de mes questionnements et de mes doutes.
Oui bien sûr. Mon adresse email est renseignée à la fin de mes romans et je réponds toujours aux messages. C’est un plaisir de recevoir les retours, les questions et les commentaires de mes lecteurs. J’aime aussi beaucoup les séances de signature qui sont des moments de partage unique en leur genre.